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LezGirlz
14 janvier 2012

Chapitre 3, Quel clan choisir ? - Part 1/4

Je me réveillai en douceur à 7h30 du matin, en cette belle matinée du mercredi 12 octobre. Non, je corrige, ON me réveilla en me secouant dans mon lit en cette matinée pluvieuse. C’était une infirmière blonde avec des perles dans les cheveux, qui cherchait à se rajeunir par tous les moyens à première vue. Elle avait tenté de me réveiller par la manière douce en ouvrant ma porte et en m’appelant, mais je n’avais pas bougé d’un cil et elle avait du recourir à cette méthode. C’est ce qu’elle me dit, du moins.

-          Va prendre ton petit-déjeuner, après tu reviendras faire ton lit avant que les femmes de ménage ne ferment ta chambre.

Je m’habillai rapidement et fis ce qu’elle me dit. Johanna et Julie étaient encore attablées quand j’arrivai à la cuisine.

-          Bonjour Mélina ! Me dit joyeusement Julie.

-          Salut.

Je me servis un bol de céréales et commençai mon repas.

-          Alors, t’as eu du mal à te réveiller ? me demanda Johanna.

-          Oui, j’aurais bien dormi un peu plus, lui répondis-je.

-          Évelyne t’as laissée dormir environ une demi-heure de plus que ce à quoi on a droit normalement en semaine.

-          Il faut se lever à 7h sinon ?

-          Oui, c’est la règle de la maison, me répondit Johanna en riant.

Adieu mes grasses matinées. Adieu mes petites habitudes… Les filles m’abandonnèrent pour prendre leurs affaires dans leurs chambres avant de revenir dans la salle commune. Je posai mon bol dans l’évier à côté du reste de la vaisselle sale et partit faire de même dans ma propre chambre. Je bâclai mon lit, me lavai les dents et partis les rejoindre.

Julie ne me laissa même pas le temps de m’installer sur les sièges à côté d’elles avant de me sauter dessus.

-          On a pas osé te le demander hier parce que tu n’avais pas l’air très bien, mais pourquoi tu es ici ?

On sentait que cette question lui brûlait la bouche depuis un moment.

-          Hé, laisse la, elle a peut-être pas envie de te le dire, lui répondit à ma place Johanna.

-          Pardon, c’est vrai, reconnut Julie. Moi je suis là parce que j’ai voulu me suicider, si tu veux savoir.

-          Julie, tu as rendez-vous dans le bureau de Mme Sanchez ! cria au même instant Évelyne depuis le bureau

-          J’arrive ! hurla Julie en retour. On se voit tout à l’heure les filles !

Et elle partit en direction du couloir presque au pas de course.

-          Excuse-la, elle est toujours comme ça, me dit Johanna. Et en réalité, elle est là parce qu’elle est hyperactive, donc ne la crois pas sur ce sujet. Et au cas où elle te dirait n’importe quoi sur nous, moi je suis là parce que j’ai des soucis avec ma famille d’accueil, comme Élize.

-          D’accord, c’est bon à savoir. Pour Julie, je veux dire.

-          Ne t’inquiète pas, j’avais compris, dit-elle en riant. Tu as l’air de bien t’entendre avec Marina ?

-          Oui, elle est sympa. Et puis c’est surtout que c’est elle qui est venue me parler.

-          Excuse-nous de ne pas être venues un peu plus d’ailleurs, on voulait pas te déranger puisque c’était ton premier jour, et puis comme tu parlais à Marina après, Élie préférait qu’on reste entre nous.

-          Elles ne s’aiment pas beaucoup, hein ? lui demandai-je.

-          C’est vrai, mais je pense que c’est pas à moi de t’expliquer pourquoi ! C’est entre elles, j’apprécie beaucoup Marina, personnellement. C’est une fille bien.

Sur ces belles paroles, Élie fit son arrivée dans la salle. Johanna me quitta sur le champ pour aller la rejoindre, juste avant de se faire appeler à son tour par Évelyne, me laissant seule avec Élie. Contrairement à ce à quoi je m’attendais, celle-ci ne m’ignora pas mais vint me parler. Ou plutôt, « me prendre à part »…

-          J’ai vu que tu restais beaucoup avec Marina donc j’ai voulu te prévenir, commença-t-elle. Elle m’a déjà fait des avances, c’est pour ça qu’on ne reste plus avec elle. Tu ferais mieux de faire attention à ce qu’elle a derrière la tête, les filles comme ça ne recherchent pas des amies.

Alors ça c’était le pompon ! Elle ne venait m’adresser la parole que pour chercher les embrouilles, c’était le genre de fille que je ne supportais pas. Cependant, ce n’était pas le moment de m’en faire une ennemie non plus, sachant que je risquais de la voir tous les jours pendant encore un certain temps.

-          J’y penserai.

Quand bien même je n’accordai aucune importance ni véracité à ce qu’elle venait de me dire, je ne pouvais m’empêcher de le faire tourner et retourner dans ma tête. On pouvait dire qu’elle avait gagné sur ce coup là ! Je n’avais pas l’intention pour autant de changer mon comportement avec Marina, qui restait la fille la plus accueillante du groupe.

Je m’installai sur les canapés regroupés contre le mur, ne sachant quoi faire pour tuer le temps jusqu’au repas. Élie s’installa quant à elle à l’endroit où je me trouvais précédemment avec Johanna et Julie. Elle alluma le lecteur CD situé sur l’étagère derrière elle et la salle s’emplit de musique à un volume modéré. Une porte s’ouvrit et je reconnu le timbre hystérique de Julie, qui accourait jusqu’à nous.

-          Youhou ! hurla-t-elle. Évelyne, Mme Sanchez m’a autorisée à aller au marché à partir d’aujourd’hui !

Le marché ? Nous avions donc des sorties autres que dans ce parc ?

-          Ne crie pas comme ça Julie sinon tu resteras ici ! lui répondit Évelyne. J’ai déjà la tête grosse comme une patate ce matin, alors n’en rajoute pas.

Julie se calma un peu et parti s’asseoir face à Élie.

-          Elles sont où Marina et Élize ? lui demanda-t-elle.

-          Marina finissait de se préparer quand je suis sortie de la chambre, et Élize je n’en sais rien.

-          Je vais aller voir !

Et la voilà repartie dans les couloirs au pas de course une nouvelle fois. Je l’entendis tenter vainement d’ouvrir une porte et proférer un juron, puis repartir de plus belle pour ouvrir une nouvelle porte. Elle revint quelques minutes plus tard, accompagnée de Marina et Élize qui étaient de toute évidence ensemble.

-          Elles étaient enfermées dans la salle de bain ! cria Julie.

-          Pfff, n’importe quoi ! s’empressa de lui répondre Élize.

Elles s’assirent toutes deux en face d’Élie, côtes à côtes, tandis que Marina prenait place à l’autre extrémité de mon canapé. Les filles entreprirent une conversation futile sur la façon dont Élie avait mis son écharpe ; Marina lisait pour sa part un livre qu’elle avait apporté de sa chambre. J’essayai de voir la couverture le plus discrètement possible mais n’y parvins pas. Le livre se souleva soudain de telle sorte que je pus voir la couverture ainsi que le résumé. En levant les yeux, je m’aperçus que Marina me regardait d’un œil interrogateur ; ma discrétion était décidément à revoir.

Par chance, je n’eus aucune explication à lui fournir puisque Johanna réintégra le service en m’annonçant que c’était mon tour d’aller voir la psychiatre ; ce que je fis sans demander mon reste. Une fois devant celle-ci, je me dis qu’expliquer à Marina pourquoi je fixais son livre de cette façon était peut-être préférable au fait d’être ici.

-          Bonjour Mélina. Comment allez-vous aujourd’hui ?

-          Ça va bien.

-          Les infirmiers m’ont dit que vous avez un peu parlé aux autres filles hier. Avez-vous réussi à vous adapter au fonctionnement du service ?

-          Oui, oui… éludai-je.

-          Bien. Je vous ai fait venir parce qu’il nous manque des informations sur votre dossier médical. Avez-vous des problèmes de santé déjà connus ?

-          Pas que je sache.

-          Nous allons vous faire passer des examens pour vérifier votre état de santé ; des radiographies, et un cardiogramme.

-          Heu… D’accord.

-          Je vous libère, je souhaitais juste faire le point avec vous sur votre dossier médical. Nous commencerons à travailler sur vous d’ici quelques jours, le temps de voir comment vous vous adaptez. Est-ce que vous pouvez demander à Marina de venir, s’il vous plaît ?

-          Pas de problème.

Une étrange situation m’attendait lorsque je réintégrai le service : Évelyne et la grosse infirmière – Sylviana, comme je l’appris plus tard, étaient vêtues pour sortir, ainsi que Johanna et Julie. Élize, Élie et Marina étaient tournées vers moi.

-          C’est à qui d’y aller ? me demanda Élize.

-          Elle a demandé Marina, lui répondis-je.

-          Yes ! s’exclama Élize en guise de réponse.

Elle courut chercher sa veste à la suite d’Élie, qui l’avait précédée de quelques secondes. Marina, elle, me contourna pour rejoindre le bureau de Mme Sanchez.

-          Bon, on y va les filles si on veut être de retour pour le repas ! décida Évelyne.

-          Où ça ? lui demandai-je.

-          Au marché, mais toi tu dois rester là avec Dan.

-          Pourquoi ? m’exclamai-je.

-          Parce que tu n’as pas le droit de sortir pendant une semaine Mélina, c’est le règlement. Tu as juste droit aux sorties au parc pour le moment. Allez tout le monde !

Elles se dirigèrent vers une porte située tout au fond de la cuisine que Dan, que je voyais pour la première fois, leur tenait ouverte. Dan était légèrement grisonnement mais, comme Éric, avait le visage sympathique. Il portait un t-shirt orange sans motif ni marque, qui dévoilait un ventre rebondit d’amateur de bière. Il ferma la porte après la petite troupe et me fixa droit dans les yeux, les mains sur les hanches.

-          Bon, il reste plus que toi et moi, me dit-il. Et Claude, qui est en train de nettoyer vos porcheries, mais on va faire comme si elle était pas là. Tu sais jouer au ping-pong ?

-          Je me débrouille.

-          On se fait un match ?

-          Pourquoi pas !

C’était toujours mieux que d’attendre à ne rien faire. Dan partit chercher des raquettes ainsi qu’une balle dans le bureau des infirmiers, puis me rejoint devant la table de ping-pong où il posa tout son matériel.

-          Quelle main ? me demanda-t-il les deux mains derrière le dos.

-          Hein ?

-          Julie a cassé le manche de la deuxième raquette, il faut tirer au sort celui qui l’aura. Je pourrais abuser de mon pouvoir d’infirmier mais je suis sympa aujourd’hui. Alors, quelle main ?

-          Heu… La gauche.

-          Raté ! dit-il en me montrant le contenu de ses deux mains.

Il tenait dans la droite une pièce de dix centimes qu’il rangea dans sa poche. Il me donna la raquette cassée par les soins de Julie, à laquelle il ne restait qu’une moitié du manche, ce qui la rendait très peu confortable. Je ne m’étais même pas préparée quand j’ai vu la balle filer devant mon nez.

-          1 – 0 ! cria Dan.

-          Hé ! J’étais pas prête ! protestai-je.

-          Ça passe pour cette fois, on recommence.

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  • Lez Girlz vous présentera l'histoire de Mélina et Marina, deux filles ne se connaissant ni l'une ni l'autre et qui apprennent à se connaître de jour en jour, jusqu'à ce que les sentiments naissent...
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