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LezGirlz
14 janvier 2012

Chapitre 2, Première journée en prison - Partie 2/2

Une heure plus tard, j’étais affalée sur mon lit, après avoir installé mes affaires dans ma nouvelle cellule. Les autres étaient parties voir des séries débiles dans une salle télévision qui n’a pas fait l’objet de ma visite avec Éric. Me sentant trop à l’étroit dans cette chambre où la fenêtre ne s’ouvrait que d’une dizaine de centimètres, je me levai pour me rendre dans la salle commune. Je passai devant la salle TV, située juste avant les chambres, avant d’aller m’asseoir lourdement sur un fauteuil.

La guitare électrique se faisait à nouveau entendre, à la différence qu’il ne s’agissait probablement plus de Johanna, mais sûrement d’Élie puisque la personne qui jouait savait ce qu’elle faisait. Il s’agissait d’un style plutôt hard rock ou metal, qui était plutôt agréable même si je n’avais pas pour habitude d’écouter ce genre de musique. Pas une seule fausse note !

-          Élie, rends-moi la télécommande ! hurla Julie.

-          Les filles, on se calme ! lui répondit un infirmier depuis leur bureau.

Je me retrouvai pour le coup dans l’incompréhension. Qui était en train de jouer si tout le monde était là ? N’ayant rien d’autre à faire que d’assouvir ma curiosité, je me levai pour aller voir. J’avais laissé mes chaussures à l’intérieur de toute façon, ça me faisait un prétexte…

La porte était entr’ouverte, d’où la porté du son. Je toquai à la porte, même si je doutais qu’on m’entende. Après une ou deux secondes d’hésitation, j’entrai. Effectivement, il ne s’agissait pas de quelqu’un qu’on m’ait déjà présenté aujourd’hui. C’était probablement Marina, la fille qui était avec ses parents quand je suis revenue du bureau de la psychiatre, et que j’avais totalement oubliée.

Elle leva la tête au moment où je passai la porte, arrêtant au même instant le morceau qu’elle était en train de jouer.

-          Oui ? demanda-t-elle.

-          Continue, je venais juste récupérer mes chaussures, me dérobai-je.

-          Oh. Tu viens d’arriver je suppose. C’est la première fois que tu es hospitalisée ou tu étais déjà venue avant ?

Elle éteignit son ampli et reposa sa guitare sur un trépied.

-          Non, c’est la première fois. Tu es Marina ? Éric demandait où tu étais tout à l’heure…

-          Oui. Et toi tu es Mélina ? Les filles m’ont parlé de toi à la salle télé, quand je suis revenue.

-          C’est ça.

-          Pas trop dur d’être ici ? C’est souvent difficile les premiers jours.

-          Un peu. J’ai l’impression de me retrouver en prison, entre les fenêtres qui s’ouvrent pas et les infirmiers qui nous surveillent.

Elle sourit à ma remarque. Une petite fossette se dessina au creux de ses joues, ce qui me fit remarquer pour la première fois sa grande beauté.

-          C’est un petit peu ça, mais on s’y habitue, ne t’inquiète pas pour ça. La liberté, c’est la pause cigarette !

-          Tu déconnes, je crois que c’est le pire… Ils s’écartent des quatre cigarettes maximum par jour ou non ?

-          Rarement. Ça dépend des infirmiers.

Quelque chose que je n’identifiais pas se mit à sonner, interrompant notre conversation.

-          Qu’est-ce que c’est ? demandai-je à Marina.

-          L’heure de manger ! Les plats ont fini de chauffer, il faut aller mettre la table.

Je la suivis donc jusqu’à ce qu’on pourrait appeler la « cuisine ». Johanna et Julie étaient déjà en train de s’affairer autour des tables, posant assiettes et couverts. Marina s’occupa des verres et je n’eus d’autre choix que de les aider mentalement puisque je ne savais pas où était rangé tout ce qu’il fallait sortir.

Une fois la table mise, les infirmiers nous appelèrent pour prendre les traitements. N’en ayant aucun, je m’assis à un place au hasard en bout de table. Élie arriva la première et alla s’installer tout à fait à l’opposé. Elle fut suivie de Julie, Élize et Johanna… Merci les filles, je sens qu’on va bien s’entendre. Marina arriva à son tour et s’installa en face de moi, laissant deux places libres entre nous et les quatre autres. Les infirmiers arrivèrent enfin et je découvris par la même occasion celui que je n’avais pas encore rencontré, un grand brun à l’aspect peu commode. Il sortit les plats, ou plutôt les barquettes, et vint s’asseoir à côté de moi tandis qu’Éric prenait place juste en face. Au menu… Des tripes, pour bien clôturer la journée atroce que je venais de passer. Heureusement pour moi, une barquette de pâtes était prévue également, ce qui me laissait ainsi une autre perspective que d’aller me coucher le ventre vide.

 

La fin du repas étant arrivée et la vaisselle faite, j’eus enfin droit à ma première cigarette. N’ayant pas le droit de fumer à l’intérieur, la porte donnant un accès dehors (une zone grillagée appartenant à l’hôpital bien entendu) fut ouverte. Seule Élize et Julie ne fumaient pas, Julie était trop jeune pour cela au goût de l’hôpital. Je n’avais pas le moral à rester avec les autres filles, je partis m’asseoir avec ma cigarette dans un coin d’herbe à l’écart. Après avoir fumé et puisque les filles s’étaient engagées dans une conversation avec Éric, Marina vint s’asseoir près de moi. Elle n’engagea pas la conversation, ce dont je la remerciai intérieurement, et resta simplement près de moi, figée elle aussi dans le silence.

Éric finit par nous appeler pour rentrer, la pose cigarette était terminée. Je partis donc dans la salle télé avec Marina en espérant que les programmes de la soirée soient plus divertissants qu’une cruche en train de tourner une roue. Bon, une série policière, cela ferait l’affaire. Je m’installai sur un siège isolé au fond de la salle tandis que les filles prenaient place sur les sièges restants.

Je ne tins que vingt minutes avant d’abandonner la télé. La série était trop prévisible, j’avais trouvé le coupable dès les dix premières minutes et les personnages manquaient sérieusement de charisme. Autant laisser mon esprit divaguer allongée bien confortablement sur mon lit ! Je n’avais pas grand-chose pour m’occuper, ma mère n’avait rempli mon sac que de vêtements et de produits de toilette. Tant pis, je ne pensais pas résister au sommeil très longtemps de toute façon.

Environ un quart d’heure plus tard, on toqua à ma porte.

-          Entrez ! Criai-je en espérant que ce ne soit pas les infirmiers venus me prendre le chou.

-          Excuse-moi, j’ai vu la lumière sous la porte…

C’était Marina. La série venait sûrement de se terminer et elle avait peut-être prévu également d’aller se coucher.

-          Vas-y, entre, lui répondis-je.

Elle entra, ôta ses chaussures et vint s’asseoir gracieusement sur mon lit. Elle croisa les jambes et son sarouel s’étira de sorte qu’une sorte de nappe s’était dressée entre ses deux genoux. La première rencontre était passée et je pouvais maintenant l’observer sans gêne. Elle avait des cheveux longs et noirs attachés derrière sa tête qui contrastaient avec ma chevelure blonde. Elle affichait un sourire en coin perpétuel que j’attribuai à une sympathie naturelle, pour le peu que j’avais pu voir d’elle. Elle portait un débardeur noir plutôt moulant qui dévoilaient des bras fins sans la faire paraître fragile. Sa minceur aurait pu faire jalouser nombre de filles complexant sur leur physique, mais ce n’était heureusement pas mon cas.

-          Ça a l’air assez difficile pour toi d’être ici… dit-elle en interrompant mon examen de sa physionomie.

-          Un peu. Je me sens pas vraiment à ma place, surtout que les filles ont l’air de m’éviter.

-          Elles ne sont pas méchantes, ne t’inquiète pas. Johanna, Julie et Élize suivent juste Élie, et Élie n’aime pas les nouvelles venues. Ça passera avec les jours !

-          J’avais déjà remarqué qu’Élie faisait comme si je n’étais pas là de toute façon. Désolée si tu l’aimes bien, mais cette antipathie est réciproque.

-          Ne t’inquiète pas, elle m’apprécie peu aussi et ça ne me dérange pas.

Philippe ouvrit la porte brusquement.

-          Allez c’est l’heure du couvre-feu, tout le monde dans sa chambre ! dit-il avant de repartir aussitôt.

-          Bon eh bien, mieux vaut ne pas trainer, dit Marina une fois qu’il fut sorti. Passe une bonne nuit !

-          Merci, toi aussi, lui répondis-je avec un sourire.

Je ne mis pas longtemps à m’endormir une fois glissée dans mes draps. J’eus tout de même le temps d’espérer que demain serait une journée différente de celle d’aujourd’hui, trop riche en émotions négatives.

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  • Lez Girlz vous présentera l'histoire de Mélina et Marina, deux filles ne se connaissant ni l'une ni l'autre et qui apprennent à se connaître de jour en jour, jusqu'à ce que les sentiments naissent...
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